Comprendre les licences libres

Le logiciel « libre » et le logiciel « open source » offrent tous les deux des alternatives au modèle propriétaire. Ce sont des modèles très semblables, avec une subtile différence, mais une différence qui compte parfois. La principale différence entre ces deux modèles réside dans la question de savoir de qui se propage la liberté, des utilisateurs ou des développeurs. En bref, le logiciel libre propage la liberté des utilisateurs tandis que le logiciel open source propage la liberté des développeurs. Au-delà de cette différence, les deux termes sont synonymes.

Ceux qui tendent à privilégier le modèle du logiciel libre pensent qu'il est nécessaire dans les licences des logiciels d'empêcher les développeurs de pouvoir restreindre la liberté des autres. Ceux qui privilégient le modèle open source ont tendance à réserver aux développeurs le droit de décider si leur logiciel sera propriétaire ou non. Si les deux modèles ont chacun attiré leurs adeptes respectifs, beaucoup de gens (chrétiens ou non) pensent que les deux modèles sont préférables au modèle propriétaire.

Les licences du logiciel libre garantissent quatre libertés fondamentales (la définition du logiciel libre http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html):

La licence GNU General Public License (GPL) est la plus populaire des licences de logiciel libre. Elle est également connue comme une licence « copyleft » (NDT: ou gauche d'auteur, par opposition au droit d'auteur ou copyright). Le copyleft se base sur le copyright et place une restriction qui interdit aux développeurs de placer des restrictions supplémentaires sur les versions modifiées des programmes qu'ils diffusent. Ainsi, toutes les versions des programmes restent libres. Le copyleft est un outil pour s'assurer que les programmes diffusés ainsi seront toujours libres.

Beaucoup de gens pensent que le logiciel libre sous copyright est de l'« open source », mais c'est une confusion de terminologie. Cependant, on peut dire que le logiciel libre et le logiciel open source se réfèrent à une même notion. La Fondation pour le Logiciel Libre et l'Initiative Open Source utilisent des critères différents pour déterminer si une licence correspond à leurs standards. La licence publique générale (GPL) GNU est une licence à la fois « libre » et « open source ». Mais certaines licences acceptées par l'Initiative Open Source ne sont pas compatibles avec la GPL GNU.

Le logiciel dans le domaine public est un cas particulier du logiciel libre. Il est modifiable et peut être partagé. Comme le logiciel libre sous copyright, le logiciel dans le domaine public peut être modifié, et les versions ainsi modifiées peuvent être distribuées sans restriction. La principale différence est que le logiciel libre est soumis au droit d'auteur, contrairement au logiciel dans le domaine public. Ainsi, si quelqu'un transgresse les termes de distribution de la licence de votre logiciel libre (sous copyleft ou non) les développeurs peuvent faire valoir leurs droits.

Il est important de remarquer que les licences de logiciels libres (en tout cas ceux qui sont compatibles avec la GPL) exigent l'accès au code source. Les versions binaires doivent être accompagnées du code source ou d'une possibilité de l'obtenir par écrit. Il n'est pas permis de demander une rétribution pour le code source dépassant celle demandée pour la version binaire. En clair, un développeur a le droit de demander une rétribution pour le téléchargement des binaires (ou par des CD) et pour le code source. Cependant, le code source doit être « accessible de manière égale ».

La Fondation pour le Logiciel Libre offre une grande quantité d'informations en relation avec l'utilisation de la GPL. On peut aussi accéder à une page indiquant les mauvaises utilisations fréquentes de certains termes. Vous pouvez obtenir des informations sur les licences compatibles avec la GPL, ainsi que sur les conditions auxquelles du logiciel non libre peut être utilisé avec du logiciel sous licence GPL. Si nous, chrétiens, voulons saisir la différence entre le logiciel libre et non libre, il est capital de comprendre la terminologie et les concepts sous-jacents.

La Définition de l'Open Source est essentiellement la même (quoique plus longue) et est inclue à la fin de ce livre dans une forme annotée. De nombreuses licences sont approuvées par l'Initiative Open Source, qui utilise des critères moins stricts que la Fondation pour le Logiciel Libre. Par exemple, l'Initiative Open Source a accepté certaines licences qui ont été rejetées par la Fondation pour le Logiciel Libre parce qu'elles étaient trop restrictives. Beaucoup de programmes inclus dans les distributions GNU/Linux traditionnelles comprennent l'une ou l'autre de ces licences. La différence est subtile entre les licences de logiciel « libre » et les licences « open source ».

Le « code source partagé » est une réaction récente de certains fournisseurs propriétaires, mais on ne peut malheureusement pas considérer cela comme du logiciel « ouvert », et encore moins « libre ». Le code source partagé permet à des développeurs externes de voir et même de modifier le code source. Cependant, ils doivent toujours signer des accords de non divulgation et leurs modifications appartiennent au développeur initial, et non pas à eux ou à leur employeur. Cela empêche toujours la liberté des développeurs externes de modifier le logiciel pour leurs propres besoins internes. Dans la plupart des cas, le code source est limité à une utilisation académique ou non commerciale. Dans tous les cas, le code source « partagé » n'est ni libre ni ouvert, car il est trop restrictif.